Rechercher dans ce blog

vendredi 24 janvier 2025

ESCALADE GROSSE ROCHE -TROOZ et VIA CORDATA

                               GROSSE ROCHE

                          Pour mémoire


                                 Février 2024

Triste nouvelle, suite au changement de/des propriétaires.

La Grosse Roche ainsi que la Via Cordata de la Croix Mossay nous est désormais INTERDITE.

Nous avons pu y grimper pendant 23 ans.

Merci de bien vouloir respecter cette interdiction.

SITUATION ET ACCES:

Liège – Forêt – Trooz
Vallée de la Vesdre
Rive droite
Carte IGN : 42/7-8 ( Fléron-Verviers )
Coordonnées : X 243.625 Y 141.250

1 : De Chénée, prendre la direction de Chaudfontaine-Verviers. 

Suivre la route sur 6 km jusqu’à la gare de Trooz ; le rocher est situé en face de cette dernière, sur la rive opposée.

2 : Par l’autoroute E25, Liège - Luxembourg, sortie n° 43 Beaufays. Rejoindre la localité, arrivé aux feux, prendre à droite vers Spa, puis immédiatement à gauche, la route qui descend vers Trooz. 

Arrivé en bas à droite, puis première à gauche vers la Fenderie ( panneau ), vous y êtes.

L’accès s’effectue par un bon sentier qui démarre derrière le manoir de la Fenderie ( marques jaunes).

Il monte en lacets le long de la colline, on le quitte à la 3ᵉ « épingle à cheveux » pour suivre, le sentier des Botteresses qui s’étire à flanc de versant jusqu’au sommet du rocher.

Puis, par la droite, il descend par crans jusqu’à un couloir qui aboutit à la base du rocher.

                                   Cliquez pour agrandir


                          Un petit bout d’histoire 

Le manoir de la Fenderie (17ᵉ siècle ) est un des témoins privilégiés de notre patrimoine architectural.

Autrefois, ces bâtiments pour la plupart industriels étaient assez nombreux dans la vallée ; utilisant l’énergie hydraulique, ils étaient situés le long de la rivière à proximité d’une vène en wallon (déversoir en français) qui alimentait un bief (canal de dérivation amenant l’eau aux machines . 

Selon la région, ils se dénommaient makas, fenderie, et/ou encore laminoirs.

C’est à la fenderie que l’on scindait (lat. scindere, fendre ) les barres de métal en baguettes, matière première notamment, pour des cloutiers, et les fabricants des fameux canons de fusil en « Damas » fleuron de l’armurerie liégeoise.

A propos du castel de la Fenderie, Victor HUGO dira
« …dans un pli solitaire du vallon, un vieux château d’échevin avec ses tours carrées, ses hauts toits pointus et sa grande façade percée de quelques rares fenêtres, fier et modeste à la fois comme il convient à un édifice qui tient le milieu entre la chaumière du paysan et le donjon du seigneur »
Aujourd’hui, le site de l’ancienne fenderie est heureusement classé.

Le Sentier des Botteresses: hommage à ces courageuses Wallonnes 


                                 Boterèsse, Botteresse 

Femme qui porte la hotte, fait la messagère, et piétine le charbon pour en faire des « hotchèts » ( boulets de houille). 

Elle tient en main le bâton qui, au repos, lui sert à soutenir sa hotte.

Pour rejoindre leur destination et dans la mesure du possible, les Botteresses suivaient les chemins les plus courts ( prinde les pus coûtes vôyes ), ce qui n’était pas toujours, le parcours le plus facile.

Le souvenir de ces sentiers des Botteresses survit encore dans certaines campagnes liégeoises.           

  DESCRIPTIONS ET COMMENTAIRES 

Les Rochers de Pépinster, étant issus des travaux d’une carrière, la Grosse Roche est le rocher naturel le plus haut de la vallée de la Vesdre.

Elle se dresse à la base d’un escarpement boisé, situé sur la rive droite de la rivière, qu’elle domine de sa masse imposante.

D’une hauteur de 35 à 40 mètres , elle est orientée à l’ouest, à prédominance verticale, barrée par de nombreux surplombs, toits, vires et terrasses.

La partie extrême droite du rocher baigne dans la rivière. En aval de la Grosse Roche, on dénombre encore plusieurs rochers de même nature, « les Rognons » 

En sous-bois, au-dessus et à droite de la Grosse Roche, s’étale une série de blocs en bon rocher.

Cette formation rocheuse date de l’ère primaire, il y a plus ou moins 325 millions d’années. 

Elle est particulière de par sa structure générale et par la texture peu ordinaire de la roche, du grès-quartzeux !! (Famenien supérieur) la couleur variant du gris foncé à noir.

Lorsque, de la rive opposée ( esplanade de la gare par ex.), on découvre le massif noir comme de la houille, d’une configuration tourmentée et plutôt complexe, cela ne permet pas a priori de déterminer un quelconque cheminement propice à l’escalade, il est vrai que la solidité du rocher est très inégale, des zones délitées impropres à la pratique de la varappe alternent avec des secteurs solides tout à fait « grimpables »


L’escalade à Grosse Roche est singulière, pour le moins rustique, et se déroule dans une ambiance insolite qui n’est comparable à nulle autre ailleurs, du moins en Wallonie.


Quand j’ai gravi pour la première fois ce rocher et tâté cet étonnant minéral, j’ai ressenti des sensations inhabituelles, suivies lors de certains passages d’une petite poussée d’adrénaline, mais on s’accoutume vite et désormais, l’atmosphère de la Grosse Roche m’est devenue familière.

Malgré l’équipement sur broche, le massif est plutôt du style « Terrain d’Aventure » de la végétation et des cailloux sont présents sur les vires et terrasses, certaines prises peuvent être incertaines, des ronces grandissent dans la plupart des fissures et, bien qu’elles soient régulièrement « arrachées », repoussent de plus belle.

Emmenez donc avec vous une paire de gants, car les ronces ça pique. Selon les circonstances, un rappel préalable pourrait être nécessaire pour nettoyer rapidement certains passages avant de commencer à grimper.

Vous l’avez compris, l’ensemble de ces éléments, fait que le site est plus particulièrement destiné aux amateurs d’escalades authentiques, une race en voie de disparition ; néanmoins, nous supposons qu’il existe encore quelques spécimens. 

D’ores et déjà, nous leur souhaitons une bonne découverte ; les âmes sensibles, les adeptes « d’alpinodrome » et de voies aseptisées s’abstiendront.

              Avertissement et recommandations

La Grosse Roche est située dans une propriété privée.

1- D’office, les grimpeurs déchargent le propriétaire de toute responsabilité d’un éventuel accident et de ce qui pourrait résulter de la fréquentation du site et de la pratique de l’escalade en ces lieux. Ils doivent être en règle de cotisation, d’assurance et en possession de leur carte de membre sur le site.


2- L’usage de la magnésie est strictement prohibé, il est fortement conseillé de respecter cette interdiction.

3- Lors de votre passage, respectez la nature, soyez discrets et grimpez en comité restreint. 

Les manœuvres de cordes comme les moulinettes, l’installation de cordes fixes, les rappels, ainsi que les initiations en groupe sont formellement interdits, l’endroit ne convient d’ailleurs pas du tout à ce genre d’activités. 

À ce propos, on aime à citer la maxime de Georges Brassens, elle est parfaitement adaptée à la circonstance :

« Le pluriel ne vaut rien à l’homme et, sitôt qu’on est plus de quatre, on devient une bande de cons… »

Approche : On rejoint le sommet du rocher en +/- ¼ heure.

Equipement : 90 broches sont en place.

De gauche à droite :

1) Li Rocthe qui Tchoûle : 5b

Jérémie Vittoz & J-C Vittoz 
A l’extrême gauche du rocher, gravir une dalle légèrement déversée munie de bonnes prises. Relais-rappel.

2
) La Diagonale du Fou : L1 5c L2 4c
J-C Vittoz 

Par une dalle, rejoindre un surplomb que l’on évite par la gauche, relais. 

Remonter de biais « un dièdre-goulet » facile barré par plusieurs ressauts, on sort par une belle dalle.


3) La Quadrature du Cercle : 6c+

Claude Lorenzi en libre et à vue, août 2004.
Gravir une très belle dalle déversée, sous le grand toit.

4) Putain de Temps : 4b ( Que le temps passe vite )
A Vincken &J-C Vittoz juillet 2001
Belle ambiance et première voie ouverte.

C’est la classique, pour un premier contact avec ce rocher, je vous recommande de gravir d’abord cet itinéraire et /ou Li Rocthe qui Tchoûle.

Sous un gros surplomb, gravir la dalle formée par le pan droit d’un large dièdre, suit une courte arête qui rejoint le premier relais ( facultatif . 

Passer un ressaut, et remonter un vague dièdre, jusque sous un surplomb, relais.

 Ici, quatre possibilités s’offrent à vous. 

1 : descendre en rappel. 

2 : Traverser vers la gauche, pour rallier et terminer par la Diagonale du Fou ce qui est la solution la plus facile. 

3: Directement par L’Enigme du Tuyau. 

4 : Traverser à droite, vers une grande plate-forme, pour finir par Transes.

                 Simon Lorenzi dans Putain de Temps


5 ) Transes : 5c
J-C Vittoz juillet 2001
De la plate-forme ou l'on peut relayer, forcer un court surplomb, et une bonne fissure munie de bonnes prises. Gaz et ambiance.

                                  JC dans Transes



6 ) L’Enigme du Tuyau : 5a

Du relais terminal de Putain de Temps, remonter un petit dièdre sous un surplomb, forcer ce dernier par la gauche et sortir par une belle dalle. 

2 : Forcer directement le surplomb : 6a+ Xavier BONJEAN août 2004.

7 ) l’Allumé: 5b

Attaquer à droite de Putain de Temps, forcer un petit surplomb et une zone déversée. 

Remonter un beau dièdre qui aboutit au premier relais de PDT. Rappel ou poursuivre par PDT.



8 ) Le Poids des Ans : 5c (engagé)
B. Vanderheyden & J-C Vittoz 

A droite de L’@llumé, rejoindre et passer un petit toit par la gauche. De la plate-forme, escalader par la droite un éperon déversé pour rejoindre la vire et le relais de Putain de Temps.

Variante : par le dièdre de l’Allumé. (Attention ! !) 

La voie se termine sur une bonne vire, 3 mètres à droite du relais avec chaîne de PDT. Ne pas tenir compte de la broche située plus haut )

9 ) La Folie des Glandeurs
: 6c+
J-C Vittoz 

En libre : Jérome Franssen (joli pas pour passer le petit toit bien protégé)

10 ) La Balsamine de l’Inde : 4c
J-C Vittoz 
Sur la droite de La Folie des Glandeurs, remonter un dièdre brisé, légèrement déversé, relais-rappel.

11 ) Tessons : 5b
J-C Vittoz 
Variante située, entre Balsamine et Excès pondéral. Passage déversé, sous un petit toit.

12 ) Excès Pondéral : 6b
Xavier Bonjean & J-C Vittoz 

Dans la traversée au ras de l’eau de Clapotis et sur la gauche de la première broche, gravir le bel éperon surplombant pour rallier le Relais de Clapotis. 

Variante : de la plate-forme de Tessons rejoindre la deuxième broche.

13 ) Clapotis :
6c
J-C Vittoz 
Ambiance particulière pour cette superbe voie qui se déroule au-dessus de l’eau.  

À l’extrême droite du massif, traverser horizontalement au ras de l’eau puis, s’élever vers un large dièdre barré par un surplomb, forcer ( couplage ) jusqu’au relais. 

De ce dernier, on peut rejoindre et sortir par la Deuxième Séance, ou descendre en rappel en oblique, si l’on ne veut pas se mouiller les chaussons.

                         Claude Lorenzi dans Clapotis


14 : La Deuxième Séance : 5a
Stéphane Débanterlé - J-C Vittoz 
On démarre par Clapotis, arrivé 3 mètres sous son couplage (Chaîne) on oblique à droite pour franchir un passage légèrement déversé qui aboutit sur une vire ( Relais) on traverse 3 mètres à gauche pour remonter une succession de dalles et de ressauts verticaux, jusqu’au sommet. Relais intermédiaire facultatif.

                            Vidéo Deuxième Séance

        https://www.youtube.com/watch?v=L2wGB6JO59g


15 : Vertige de l’Amour : 5b
Stéphane Débanterlé - J-C Vittoz - 
Poursuivre la traversée de Clapotis pour atteindre la rive amont. Attaquer sous une grosse fissure. 

Eviter un petit toit par la gauche, Relais facultatif à la vire de la Deuxième Séance. 

Poursuivre directement jusqu’au relais rappel.

Variante : 6a+ à confirmer (moulinette depuis le relais de Vertige)
Surmonter directement le toit.



Remarque :

En amont du rocher au bord de l’eau, on découvre une belle croix ajourée dédiée à la vierge Marie (Croix Mossay).

Celle-ci a été placée dans les années 1980 par un sympathique riverain, José Mossay.

Suite aux inondations de juillet 2021, cette dernière a disparu.


      VIA CORDATA DE LA CROIX MOSSAY

   

Deux "Cordatistes" dans la deuxième longueur et en haut à gauche un troisième sur le Pilier Supérieur

                                             DEFINITION

Quelle est la différence entre une via CORDATA et une via CORDA

"La Via Cordata" (Cordée) est un itinéraire de randonnée/escalade où la progression s'effectue en cordée.
Des points d'ancrage sont en place, des « poignées » métalliques, des broches classiques et des queues de cochon, qui permettent de s'assurer et qui indiquent l'itinéraire.
La progression est la même que pour l'escalade et s'effectue en cordée de 2 minimum.
Le premier de cordée devra obligatoirement connaître parfaitement l'ensemble des techniques de progression en escalade.

"La Via Corda" (Corde) Il s'agit d'un itinéraire randonnée/escalade équipé de cordes fixes ( non permanent) qui sert de main-courante et/ou de ligne de vie. 

La corde est installée sur les points d'ancrage.
Le parcours ne comporte pas de câble, ce qui ajoute un petit engagement supplémentaire par rapport à la « ferrata».

 
Comme pour la via ferrata, les « cordata » et « corda » peuvent être complétées par des « poignées » métalliques lorsque les prises naturelles du rocher font défaut, mais aussi par des ponts de singe, des poutres et autres agrès du genre.     

         La première Via Cordata de Belgique

Description:

La via Cordata de la Croix Mossay est composée de trois secteurs distincts, d’amont vers l’aval :

La Grosse Roche, le Rognon des Vire, le Socle et le Rognon Noir.

                               Au sommet du Socle 





Ce parcours aux allures «alpines» est unique dans notre pays et se distingue notamment par son développement exceptionnel : une boucle de 3km.

Il se déroule sur une colline boisée abrupte qui domine la rive droite de la Vesdre.

À cet endroit, les rives sont quasiment inaccessibles et les rochers isolés, ce qui confère au lieu une ambiance particulière et un aspect sauvage garanti.

De par la configuration très tourmentée des rochers, la progression est pour le moins sinueuse, mais bon nombre de relais (souvent rapprochés) sont à votre disposition, à vous de choisir celui qui vous conviendra le mieux.

À l’instar de la texture peu ordinaire et parfois précaire de la roche (grès quartzique) cet itinéraire est particulier à tout point de vue ; 

les esprits chagrins, les amateurs de ‘voies’ aseptisées s’abstiendront.

Type d’itinéraire: en boucle, parking-parking
Orientation générale: sud-ouest
Approche aller: +/- 15 minutes.
Retour: +/- 30 minutes.
Altitude de départ via: +/- 85 mètres.
Altitude maximale: +/- 220 mètres.
Développement total: 3 km.
Dénivelé positif : +/- 245 mètres.

Temps de parcours via: en cordée de deux: 2 h 30.
Temps de parcours total: 3 h 15.
Première intégrale – J. Keppenne -J-C Vittoz.
Cotation globale: D.
Première intégrale en solo: J-C Vittoz


Avec Alain Vincken, nous avons aussi réalisé l’intégrale de nuit.




Bibliographie :

Regards n° 59 - UBS –  J-C Vittoz


Ardennes & Alpes N° 185  - J-C Vittoz

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

GRIMPER EN BELGIQUE

  Où grimper en Belgique ? Vous voulez découvrir toutes les possibilités d’escalade en Wallonie ? Des sites les plus renommés aux spots ...